Charles Amédée de Corday, fils de Jacques Adrien de Corday de Cauvigny, seigneur de Launay-Cauvigny (1704.1795) et de Marie Adélaïde Renée de Belleau de la Motte (1711 – 1800) est né le 4 mai 1745 à Mesnil-Imbert (Orne).
Il est baptisé le 5 mai 1745.

Acte de baptême

Aujourd’hui 5 mai 1745, Charles François Amédée de Corday né hier du légitime mariage de Jacques Adrien de Corday de Cauvigny, Seigneur de Launay-Cauvigny et de noble dame Marie Renée Adélaïde de Belleau de la Motte a été baptisé par moi Jean Saint Léger curé. Son parrain François de Marguerie, écuyer et marraine noble dame Charlotte Jouvin de Saint-Aubin qui ont signé le registre

Le 22 juillet 1769, Messire Jacques-Adrien de Corday, chevalier seigneur de Launay, demeurant en son manoir seigneurial de Mesnil-Imbert, constitue 150 livres de rente en faveur de son fils Charles François Amédée de Corday Écuyer, afin qu’il puisse parvenir aux ordres sacrés.
Cette rente est hypothéquée sur une pièce de terre en herbe avec plant, sise au Mesnil-Imbert, nommée les Vignettes et contenant huit acres. Entre outre, la dite rente est garantie par Messire Philippe François Isaïe de Corday, chevalier, seigneur et patron du Renouard, demeurant à Saint-Gervais-des-Sablons.
Fait et passé au manoir du Mesnil-Imbert, par le ministère de M. Jacques Girette, notaire à Vimoutiers.

Il accueillit sa nièce Charlotte pour lui inculper les rudiments d’instruction, l’argent des parents servant prioritairement à l’éducation des garçons. Il commence la formation de Charlotte qui ne fut pas malheureuse avec lui. Il lui apprend à lire et lui enseigne le catéchisme du clergé.
Prêtre traditionnel, il n’accepta pas la constitution civile et refusa le serment. Par la suite, il fut malmené par les Républicains de Jort et doit émigrer en Angleterre. Après le Concordat, il sera nommé curé de Couliboeuf.

Il meurt en 1824. il est enterré au cimetière du Petit-Couliboeuf. Sa tombe se trouve au pied de la croix du cimetière, à la place d’honneur.

Ayant reçu la tonsure à Lisieux dans la chapelle du séminaire le 1er novembre 1764, il fut ordonné prêtre dans la chapelle de l’évêché. Le 23 septembre 1769, il est ordonné sous-diacre dans la cathédrale de Bayeux et diacre dans la même église, le 22 septembre 1770. Il fut vicaire de Montfort (35) en 1772, curé doyen de Vicques le 19 juin 1777 (1777.1792) et de Couliboeuf (1792.1824 ). Il semblerait qu’il soit à l’origine du pèlerinage se déroulant tous les ans à la chapelle de Sainte-Anne d’Entremont.

La paroisse de Vicques appartenait autrefois au diocèse de Sées. Bâtie au milieu des terres, l’église était d’un accès difficile. Dernier curé de la paroisse avant la révolution,  il la fit démolir et la remplaça sur le bord du chemin de Jort au hameau de Vicquette, par une simple chapelle dont la seule décoration extérieure est une arcade porte-cloche, surmontée d’une croix de fer. Cet humble sanctuaire possède un autel dédié à Saint-Roch qu’on vient prier pour les fièvres.

On le disait riche. Son avoir consistait en quelques prés ; le plus clair était fourni par les biens de l’église et les grosses dîmes. Notre pasteur pouvait ainsi se permettre un certain luxe : un domestique, deux chevaux et une voiture. Il lui était possible de recevoir souvent sa nièce Charlotte qu’il affectionnait particulièrement. Longtemps, on conserva à Vicques le souvenir d’elle. On montrait dans la cour du presbytère un saule et un pin qu’elle avait plantés de ses propres mains.

Il était, pour sa piété et sa charité, chéri de ses paroissiens qui le considéraient comme un brave homme. Il ne montra aucun empressement à se conformer à la loi sur la constitution civile du clergé, dont l’application se faisait d’ailleurs très lentement.
Mais les têtes s’échauffaient çà et là. Il est souvent victime de «ratonnades». Au mois de juin 1791, une bande de mauvais gars de Jort fit irruption dans la presbytère de Vicques où il priait et se répandit en insultes et en menaces sur le bon prêtre, qui fut même frappé. Cet exploit, pour être pleinement glorieux, il importait de le rendre public et nos garnements se saisirent du curé et l’emmenèrent à Jort, ne lui épargnant en route ni les quolibets ni les coups.

Charles Amédée attendit le 22 juillet 1792 pour émigrer. Cela va faire beaucoup de départ dans la famille de Charlotte : ses deux oncles, Amédée, et Pierre Jacques de Corday de Cauvigny ; ses deux frères : l’aîné d’abord, Alexis, bientôt rejoint par Charles François.
Le vide se fait autour d’elle. Il était parti depuis six mois quand eut lieu la vente de son mobilier. Ce ne furent certainement pas ses paroissiens, dont il était tant vénéré, qui poussèrent les enchères ; aussi celles-ci ne produisirent-elles que 85 livres, 5 sols !
Il apprit par les journaux que sa nièce avait assassiné Marat et qu’elle avait été guillotinée.

En 1801, il rentra en France et fut pourvu de la cure de Couliboeuf.
Auguste de Vendeuvre, né en 1786, qui fut maire de Caen disait de lui : «L’excellent curé, ne parlait jamais de sa nièce, soit que le souvenir lui en fût trop douloureux, soit que, comme prêtre, il ne voulût pas s’expliquer sur un cas d’homicide».

Le 16 février 1824, le notaire de Jort faisait enregistrer à Falaise le testament que l’abbé de Corday lui avait remis le 31 janvier 1818. L’oncle Amédée venait de mourir, le 14 février. Il laissait pour les pauvres des paroisses qu’il avait administrées, des rentes perpétuelles : 100 livres à Vicques, 150 à Couliboeuf.

N° 756 – ordonnance du roi  qui autorise l’acceptation des legs faits par le Sieur Charles Amédée de Corday,

– aux pauvres de la commune de Couliboeuf (Calvados), d’une rente perpétuelle de 150 francs ;
– à l’église de la même commune de divers ornements sacerdotaux et de linges évalués à 899 f  ;
– aux pauvres de la commune de Vicques, même département d’une rente perpétuelle de 100 f

( Paris 2 février 1823)

Acte de décès

Le 14 février 1824 à 5 h du soir : Charles François Amédée de Corday curé de Couliboeuf âgé de 78 ans est décédé à Couliboeuf à 8 h du matin, né au Mesnil-Imbert le 4 mai 1745, fils de Jacques Adrien et de dame de Belleau Renée Adélaïde sur la déclaration faite par le sieur Letellier Eugène greffier de Paix du canton de Couliboeuf âgé de 34 ans et de Sieur Malfilatre François adjoint à la Mairie âgé de 40 ans demeurant tous deux dans la commune de Couliboeuf constaté devant moi Melun Louis François Antoine maire de Couliboeuf faisant fonction d’officier public d’état civil

Épitaphe ( actuellement illisible ) inscrite sur la tombe  d’Amédée de Corday (cimetière de Couliboeuf)

Ci gît Messire Charles François Amédée de Corday
né……
paroisse  de Mesnil-Imbert
le 9 mai 1745
curé d’abord
de celle de Vicques
et ensuite de celle de Couliboeuf
décédé
le 14 février 1824
âgé de 78 ans

Priez dieu pour lui pour
le repos de son âme