Famille Deslandes

Son père, François Barnabé Deslandes, tailleur de pierre, né le 11 juin 1780 à Morteaux, fils de François Barnabé et de Françoise Baillé demeurant tous deux dans la commune a épousé le 4 février 1813, Marie Françoise Charlotte Toutain née le 6 avril 1793 fille de Jacques Toutain, charpentier à la journée et de Marie Françoise Charlotte Dieuleveut demeurant tous deux dans la commune.

Ils eurent 5 enfants : Jacques François, Marie Andrine, Henriette Louise, Marie Victorine et Louis Barnabé.

Jacques François est né le 1er juin 1814 dans une humble chaumière près du presbytère de Morteaux.

Il commence ses études au collège de Falaise.
Il fut d’abord ouvrier maçon, puis élève de l’école navale de Versailles.
Ensuite, il est admis à l’école royale polytechnique  au concours de novembre 1834 (n°121 sur 154) d’où il sortit ingénieur. Passé par l’École des Ponts et Chaussées le 20 décembre 1836, il débuta à Granville, puis fut appelé à Cherbourg où le gouvernement put apprécier ses hautes aptitudes. Il fut attaché à Paris au Ministère des travaux publics.

Marié dans la paroisse Ste Croix  St-Lô le 20 avril 1847 avec Laure Desplanque fille mineure de M. Antoine Desplanque, il deviendra ingénieur agronome.
Ils eurent une fille Marie Jeanne née le 8 septembre 1863.

Il imagina dans la commune tout un ingénieux maillage de canaux d’irrigation qui par gravité permettait de baigner les nombreux herbages en déviant en deux endroits le lit de l’Ante affluent de la Dives. Actuellement, un syndicat d’irrigation gère encore le bon fonctionnement de ce réseau. De plus, cet enfant du pays pour pallier les nombreuses inondations de la Dives, fit surélever la route et  participa à la construction du pont de Morteaux.

Ses différents travaux furent récompensés par une nomination au grade d’ingénieur général. Il fut nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur le 12 août 1854.
Par décret du 9 août 1870 rendu sur le rapport du Ministre des Travaux Publics, il a été promu au grade d’officier de la Légion d’Honneur.
Inspecteur général de 2ème classe au corps des Ponts et Chaussées, il est nommé inspecteur général 1ere classe par décret du 13 mars 1879 (journal officiel du 14 mars).

Il décède le 22 décembre 1880 à Paris âgé de 66 ans. Sa femme est décédée à Catz (Manche) le 28 août 1888 à 1 h, âgée de 59 ans.

Jacques François Deslandes est né le 1 juin 1814 à 11 h du soir.

Sa naissance a été constatée en présence d’Antoine Gigon âgé de 48 ans et de Jean Buquet âgé de 24 ans tous deux domiciliés à Morteaux.

Louis Barnabé Deslandes, frère de Jacques François est né le 7 décembre 1824 à Morteaux à 11 heures.

Décès de Deslandes Jacques François

Du vingt-trois décembre mil huit cent quatre-vingt, à deux heures et demie du soir.

Acte de décès de Jacques François Deslandes, inspecteur des Ponts et Chaussées, officier de la Légion d’Honneur, âgé de soixante-six ans et demi, né à Morteaux (Calvados) décédé à Paris, au ministère des travaux publics Boulevard St-Germain, hier à trois heures et demie du soir demeurant rue Boissy d’Anlas 30.
Marié à Laure Marie Desplanques sans profession, âgée de cinquante et un ans, fils de  François Deslandes et de Marie Françoise Charlotte Toutain son épouse tous deux décédés.

Constaté par nous officier de l’état-civil du huitième arrondissement de Paris, sur la déclaration de M. Henri Vallon auditeur au conseil d’État, chevalier de la Légion d’Honneur, âgé de trente-trois ans demeurant rue de Grenelle 121 bis, Alfred Le Gentil conducteur principal des Ponts et Chaussée âgé de cinquante-trois ans demeurant à Clichy (Seine) Boulevard de la Révolte 44, lesquels ont signés avec nous.

Décès de Desplanques Laure Marie ( Veuve Deslandes)

L’an mil huit cent quatre-vingt-huit le sixième jour du mois d’août à neuf heures du matin par devant nous Surcouf Louis maire, officier de l’état civil de la commune de Catz, canton de Carentan département de la Manche sont comparus Viber Jean âgé de cinquante-trois ans garde-champêtre et Poignavant Paul âgé de soixante-quatorze ans cultivateur tous deux domiciliés à Catz voisins de la défunte ci-après dénommée lesquels nous ont déclaré qu’aujourd’hui à une heure du matin Desplanques Laure Marie âgée de cinquante-neuf ans, née à Catz le vingt et un août mil huit cent vingt-neuf, rentière, domiciliée en la commune au château de Banville, fille de  Desplanques Antoine, Louis et de feue Vengeon Émilie, veuve de Deslandes Jacques est décédée en cette commune, ainsi que nous nous sommes assurés, et les déclarants ont signé avec nous le présent acte après que lecture a été faite.

le 11 février 1894, le Conseil municipal donne le nom de « Place Deslandes » au carrefour de Morteaux en souvenir de cet éminent ingénieur originaire de notre commune qui a présidé à la construction du pont de Morteaux. Pour les frais d’achat d’une plaque, le Conseil alloue une somme de 10 fr prise sur les dépenses imprévues de 1890.

Élargissement de la Place Deslandes

Le 24 septembre 1898, le conseil prend connaissance d’une demande faite par les habitants de la section de Morteaux en vue de l’élargissement de la Place Deslandes en faisant emprise dans la propriété  de M. de Bras de fer, à l’angle des routes départementales n° 148 et 39 b.

Par lettre du 24 août 1898,  M. de Bras de fer avait consenti à céder gratuitement une parcelle de terrain nécessaire à cet élargissement. Le Conseil municipal prend en compte cette donation en exprimant les remerciements à son auteur. Il décide qu’une étude sera faite auprès du service vicinal en vue d’obtenir de l’administration un secours pour la construction du mur qui d’après les intentions du propriétaire doit être fait à la charge de la commune.

Suite à une nouvelle demande des habitants, Monsieur de Bras de fer adresse le 16 janvier 1899 ce courrier à la  Commune.

“Monsieur,

je suis un peu contrarié devant l’insistance des conseillers de Morteaux à vouloir faire disparaître mon petit fruitier. Comme aspect et danger pour la circulation, je suis d’accord avec vous pour reconnaître que ce petit bâtiment enlevé ce sera beaucoup mieux. Mais devant un premier cadeau fait sans hésiter et dans les termes même de la pétition, je pensais que cette affaire était terminée. Je ne songeais plus que l’appétit vient en mangeant.

Je consens cependant à la disparition du fruitier qui semble tant vous gêner ; mais en maintenant l’alignement précédemment arrêté c’est à dire du coin de la buanderie à l’angle extérieur droit du fruitier quand on tourne le dos à la buanderie. Je fais cette nouvelle cession à titre gracieux ; mais à la condition que dans l’angle ouvert qui résultera de la rencontre des deux murs, on me reconstruit le fruitier tel qu’il est ; offrant les mêmes garanties contre la gelée par l’épaisseur des murs et avec une toiture pareille à celle qu’il a, afin que la vue du remplaçant soit au moins aussi agréable que celle de l’ancien.

Je demande aussi, avant le commencement des travaux l’engagement écrit et signé de l’Administration et de la Commune pour que ces conditions soient acceptées et qu’elles seront fidèlement exécutées.

Agréez, Monsieur l’Agent voyer d’arrondissement, l’assurance de ma considération la plus distinguée.

G.de Bras de fer”

Le Conseil, en principe, accepte cette donation. Il exprime ses remerciements et décide qu’une démarche sera faite auprès du service vicinal, en vue d’obtenir une subvention de l’administration pour la reconstruction du mur. Celle-ci, d’après les intentions de M. de Bras de fer, doit être faite au frais de la Commune.

En 1899, la Commune en reconnaissance de cette donation, a posé sur le mur de la propriété cette plaque

le 19 novembre 1937, le Conseil décide de planter place Deslandes 5 marronniers achetés aux pépinières d’Ussy.

Le 4 octobre 1950, le conseil émet un avis favorable pour céder du terrain nécessaire à l’aménagement du tournant de la place Deslandes, sous réserve que la parcelle restante soit goudronnée en même temps que la route, tout en laissant autour des arbres la surface leur permettant de se développer normalement. Il sera demandé à M. James pépiniériste d’effectuer la taille des marronniers