Flânons à la découverte de Morteaux-Coulibœuf

De la place de la Mairie, partons en direction de la sente piétonne.

Une passerelle enjambe l’Ante, petite rivière de 20 km de long qui prend sa source dans la région de Martigny sur l’Ante et qui rejoint la Dives au Petit Coulibœuf.

Empruntons à droite, le Chemin du Carrosse. chemin-du-carrossePar ce chemin, le seigneur de Coulibœuf et sa famille pouvaient se rendre chaque dimanche à la messe dans l’église du Petit Coulibœuf. En cours de route, nous suivons un petit canal d’irrigation, canal-dirrigationMr Deslandes enfant du village, avait imaginé tout un ingénieux maillage de canaux qui par gravité permettait de baigner les nombreux herbages en déviant en deux endroits le lit de l’Ante.

 

 

Nous arrivons au Logis avec son magnifique porche et son château Louis XVI. Il fut construit en 1780 par un D’Oillamson, famille aux origines écossaises, sur l’emplacement de l’ancien château féodal du Grand Coulibœuf : château inachevé en raison des troubles révolutionnaires et de la fuite en exil du Marquis de Courcy pendant la révolution.

La traversée du bourg permet de visualiser l’emplacement de nombreux commerces : tavernes, bourrelier, forgeron, cordonnier, boulanger, épicier, etc. Toutes ces activités, aujourd’hui disparues, confirment l’importance de Coulibœuf avec son marché hebdomadaire et ses deux foires en Avril et en Novembre dans les années 1800. Coulibœuf fut un certain temps chef-lieu de Canton.

Un détour par le Home permet d’admirer l’architecture de plusieurs maisons de maîtres.

Notre retour au Grand Coulibœuf permet de voir l’ancienne école maternelle détruite par la tempête de 1999. Faisons une halte devant ce bâtiment atypique qu’est la justice de paix. justice-de-paixLa volonté des habitants de Coulibœuf de conserver l’implantation de cette institution toujours située à Coulibœuf fut déterminante par assurer sa construction en 1877.

Empruntons sur la gauche la voie sans issue pour passer devant l’ancienne fromagerie dont une aile servira d’école. A proximité, sur la droite on peut voir un vannage avec son ancien bief alimentant les roues d’un moulin : Vannage qu’empruntaient autrefois les villageois pour se rendre au Petit Coulibœuf par le chemin aujourd’hui disparu « des Tourniquets » .

  station-depuration

La présence de notre station d’épuration nous ramène au XXIe siècle.

Par ce chemin méconnu par beaucoup de marcheurs, nous arrivons sur la Départementale 148 où nous apercevons sur la gauche la façade ouest du Château Blanc de la famille de Blanchard. Nous passons ensuite devant le Manoir de la famille de Bras de Fer du XVIIIe siècle dont le plus ancien membre fut Prince de Sicile et d’Italie.

place-deslandesNous longeons la place Deslandes où était implantée autrefois l’ancienne gendarmerie détruite lors de la libération de la commune par les Canadiens et les Polonais en août 44.

L’Impasse du Moulin nous conduit devant l’emplacement d’un vieux moulin. Si celui-ci n’est plus en activité, sa mise en valeur fera l’admiration de tous.

violon-communal

Avant de repasser devant le manoir de Bras de Fer, faisons un petit détour sur la Départementale 39 en direction de Barou-en-Auge pour découvrir un petit bâtiment méconnu de beaucoup : le violon communal qui pouvait loger provisoirement les vagabonds, ivrognes ou autres personnages.

Après le manoir de Bras de Fer, empruntons sur la gauche le « chemin des Planches » où deux passerelles enjambent la Dives, fleuve côtier.

Nous arrivons à l’église de Morteaux : Église gothique au porche classé en 1928 en raison de son portail fort riche aux colonnes supportant des archivoltes garnies de feuilles de chênes. Cette église, dédiée à St Georges, renferme une tombe en pierre réunissant dans un même lieu un membre de la famille Coulibœuf (seigneur de Morteaux) décédé en 1593 ainsi que son épouse. Dans son cimetière est érigé un monument souvenir-des-enfantsdestiné à perpétuer le souvenir des enfants du Canton morts pour la patrie pendant la guerre de 1870-1871 contre l’Allemagne.

En revenant sur la place de la Mairie, nous passons devant le Monument aux morts de la commune qui fut érigé en 1921. Notre première boucle s’achève.

Reprenons la sente piétonne et laissons sur notre droite le chemin du Carrosse pour prendre la Route de la Gare. Sur notre gauche, nous pouvons admirer la magnifique façade du manoir de la Madeleine (autrefois une simple ferme). En 1780, Gabriel Eléonore d’Oillamson fit construire son nouveau château à Coulibœuf; il aménagea en même temps le manoir de la Madeleine pour permettre à sa mère veuve, depuis longtemps, d’assister aux offices religieux sans avoir à se déplacer en carrosse. Cette belle demeure correspondait à la vie retirée de Mme la Marquise de Courcy. Elle y mena une vie simple avec son plus jeune fils qui était Abbé. De leurs biens confisqués lors de la révolution, les d’Oillamson ne conservèrent que le manoir jusqu’en 1862.

Le cimetière contiguë renferme des pierres tumulaires de plusieurs membres de la famille d’oillamson venue en France lors de la guerre de cent ans et la tombe d’Amédée de Corday curé doyen de Vicques et de Coulibœuf. Il fut le tuteur de sa nièce Anne Charlotte de Corday. Il a contribué à son éducation religieuse. La révolution l’a rendu célèbre. En 1793, elle assassina dans sa baignoire le Député Marat. Elle fut guillotinée la même année à l’âge de 25 ans. L’église de Coulibœuf dédiée à St Martin est un monument moitié gothique, moitié moderne dont le Chemin de Croix a été inauguré le 20/02/1880.

Sur la partie droite de la nef, nous pouvons voir une magnifique crédence [lieu sur lequel était placés les objets nécessaires au culte]. Dans son chœur sont gravées des épitaphes relatant un fait divers de l’époque. En 1626, Jacques de la Moriciére, seigneur de Vicques et doyen de la cathédrale de Bayeux assassina Henry d’Oillamson seigneur de Villerville et son valet au Pont Angot, pont situé sur la Dives à Vicques. Quelques années après, il fut lui-même tué à Villers-Canivet. Une bien triste histoire!!!

Continuons par la Rue du Pont Romain pour se diriger vers le hameau de Blocqueville. Avant de passer devant un des deux lavoirs de La commune, laissons sur la droite le « Chemin de la Machine Fixe » menant à Damblainville. Autrefois, à la limite de la commune de Damblainville, était installée une machine qui permettait de surélever l’eau puisée dans l’Ante pour la diriger par gravité en direction de la gare de Coulibœuf.

En haut de la côte, prenons la direction de Cantepie.

vestiges-blocqueville

Nous longeons le parc de l’ancien château de Blocqueville. Après la deuxième guerre mondiale, il était dans un tel état de délabrement qu’il fut rasé. Seules subsistent l’ancienne porte du château féodal, l’ancienne chapelle et la bibliothèque.

Sur la gauche avant d’arriver au bois de Cantepie, nous pouvons jouir d’un joli point de vue sur la vallée de la Dives et sur les collines du Pays d’Auge.

Pendant plusieurs siècles, au cœur du bois, était exploitée une immense carrière ouverte dont la pierre a servi à la construction des villages voisins. Prenons la rue de La Cantaraine ou du traîne-feuilles pour contourner le hameau de Cantepie.

stele-pilote-americain

Au confluent de la Dives et du Traîne feuilles a été érigée une Stèle commémorant la mort d’un pilote américain en août 44.

Pour revenir au point de départ, reprenons le même chemin. Sur notre gauche, nous pouvons voir la Gare de Coulibœuf et les Monts d’Eraines. En 1858, la Compagnie de l’Ouest décida la construction de la ligne Coulibœuf – Falaise.

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